Lhomme a toujours récolté leau de pluie. Depuis les romains qui nen perdaient pas une goutte au fil de leurs aqueducs, dans toutes les cultures leau a été précieuse. Aurait-on oublié ?
Aujourd'hui notre météo répercute aléatoirement mais implacablement les dérèglements climatiques. Les quantités de neige sur les Alpes françaises méditerranéennes qui alimentent nos rivières se réduisent, plusieurs études le confirment.
Et déjà certaines années, l'eau devient rare en France : les dernières sécheresses de 2003 et 2006 nous le signalent !
Comme l'indique larticle 641 du Code Civil, un propriétaire a le droit de capter et d'utiliser l'eau pluviale qui tombe sur sa propriété . Plus qu'un droit, ne serait-ce pas un devoir ?
En Belgique c'en est un. Depuis 2002 le gouvernement a légiféré sur l'obligation dintégrer des cuves de récupération deaux pluviales de toute construction neuve à des fins dutilisation pour les WC et en extérieur !
En France, le prix du m3 deau a augmenté globalement de 40% les 10 dernières années - de 1995 à 2005 - selon l'indice Insee.
Et puis, est-ce bien utile dutiliser de leau potable (et den payer le prix !) pour les lavages, larrosage mais aussi les toilettes et les lessives ? 54% de leau consommée est destinée à des usages qui ne nécessiteraient pas deau potable ! Oů est passé le bon sens alors que le coűt d'assainissement représente plus de 30% du coűt global de leau sortant de notre robinet
. Là aussi récolter l'eau de pluie est une solution d'intérêt collectif !
Récupérer leau pluviale via les toitures est devenue une réalité pour un nombre croissant de propriétaires, promoteurs immobilier, maîtres d'oeuvre et entreprises qui prennent en considération lécologie, les économies dénergie et le respect de l'environnement.
Cest aussi de lautonomie et du confort maintenus en cas de restriction deau (arrosage, appoint piscine,..) et une sécurité : alimentation des réserves à incendies.
La récupération d'eau pluviale concerne ainsi non seulement les utilisateurs privés (arrosage, WC, piscine, ...) et les utilisateurs publics (hôtels, services techniques, alimentation sanitaires,
), mais également les collectivités (économie sur les surdimensionnement des réseaux d'eau pluviale et limitation dapports deaux pluviales dans les stations dépuration, diminution du besoin dinstallations de production deau potable, eau pluviale utilisée pour le nettoyage des voiries, des véhicules de fonction, larrosage des espaces verts et des terrains de sport, le remplissage des bassins dagrément et réserves à incendie,..), les agriculteurs et viticulteurs (réserve deau disponible en cas de restrictions lors des périodes de sécheresse), les entreprises et les industriels (utilisation en eau de process, de refroidissement, stations de lavage,
).
L'eau pluviale est naturellement adaptée à larrosage (8% de nos dépenses en eau) et au nettoyage (4%).
'Leau utilisée à l'intérieur de la maison se répartit ainsi : 31 % pour les WC, 9 % pour le lave-linge, 4 % pour le lave-vaisselle, 4 % pour lentretien ménager et 3 % pour les utilisations diverses. Les bains et douches représentent 37 % de notre consommation deau.
L'eau de pluie pourrait ętre utilisée pour ces postes, et permettre ainsi léconomie directe deau potable, mais également des économies indirectes. Par exemple, la durée de vie des appareils serait prolongée par lutilisation dune eau douce sans présence de calcaire. Ceci saccompagne dune économie supplémentaire sur les produits anti-tartres et la lessive.
Un geste de plus pour préserver notre planète