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  • Découverte du Hampshire

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    suite de notre découverte de l'Angleterre à Southampton 

    Le long de la côte

    Barton on Sea… Le titre d’un roman se cacherait-il derrière le nom de cette petite station balnéaire typiquement anglaise ? Ces côtes escarpées auraient-elles été le théâtre d’une histoire passionnelle et passionnée ? Aucune peine à m’imaginer les héroïnes de Jane Austen ou E.M Forster arpenter, mélancoliques et solitaires, les chemins qui longent les abruptes falaises. Et si un réalisateur cherchait un lieu de tournage pour un film se déroulant dans les années vingt, il ne pourrait pas mieux tomber. Le décor est déjà planté : longue alignée de maisons blanches aux façades immaculées, cabanons de bois multicolores, posés sur la plage de galets et de rochers, eaux vertes tumultueuses, nuées de goélands fendant un ciel aux dramatiques reflets... Ne manque plus que ces dames en combinaisons de bain rayées, telles que l’on peut en admirer sur de vieux clichés.





    Balade en forêt

    En face de Southampton – de l’autre côté de l’estuaire – en face du port animé, en face des bâtiments modernes et vitrés, arbres millénaires et champs de bruyère s’étendent sur plusieurs hectares pour former l’un des parcs nationaux les plus prisés des Anglais : the New Forest. Les noms sont parfois trompeurs : ce terrain n’est pas entièrement boisé, et son histoire est loin d’être récente. Peu de temps après sa conquête, Guillaume de Normandie déclara ce domaine zone royale de chasse, permettant toutefois aux paysans locaux de continuer à y élever leur bétail. Près de mille ans plus tard, la situation n’a guère évoluée. Certes, les nobles du pays n’y tuent plus le cerf. En revanche, d’autres animaux – vaches, moutons, chevaux et surtout poneys, fierté de la région – circulent encore librement sur les terres qui appartiennent désormais à l’Etat.





    En quittant les routes qui traversent aujourd’hui le parc national, je me retrouve bien rapidement sur une lande digne du roman de Conan Doyle, Le chien des Baskerville. Seule, face aux éléments. Aucun signe de la civilisation. Un vent violent souffle sur la plaine, caresse les bruyères, chante dans les arbres isolés. Pas âme qui vive à l’horizon. Si ce ne sont… ces fameux poneys. En voilà deux qui paissent paisiblement, nullement perturbés par mon intrusion. Ils ont l’habitude de côtoyer des humains. Je me surprends à imaginer l’apparition imminente d’un troupeau de cerfs, poursuivis par d’impitoyables cavaliers. Avec à leur tête, qui sait ? Guillaume le Conquérant lui-même…


    Glorieuse Winchester

    Une promenade dans le passé. Voilà ce que Winchester propose à ses visiteurs. Nul besoin de trop chercher : chaque coin de rue, chaque pierre, chaque monument, raconte sa glorieuse histoire, témoigne de son illustre destinée. Véritable musée – grandeur nature, s’il vous plaît ! – son High Street concentre davantage de reliques, dit-on, que toute autre rue de Grande-Bretagne. Du haut de son socle, le roi saxon Alfred le Grand contemple fièrement celle qu’il nomma capitale du pays, bâtie sur une terre autrefois occupée par les Romains. Ce sont eux qui, d’ailleurs, ont déplacé le cours de la rivière Itchen pour étendre leur domaine. Des murs qui encerclaient leur ville, il ne reste aujourd’hui que quelques ruines.





    Partout ailleurs, les bâtiments rivalisent de longévité. Pièce maîtresse, la cathédrale normande, construite au 11ème siècle, dont l’imposante nef se targue d’être la plus longue d’Europe. Au-dessus de l’entrée principale, un étrange vitrail témoigne d’un épisode tristement célèbre de l’histoire anglaise : la guerre civile qui opposa au 17ème siècle le parlement à la royauté. L’armée dirigée par le dissident Oliver Cromwell mit à sac la cathédrale en 1642 et détruisit le vitrail représentant saints et prophètes. Les habitants de la ville récupérèrent alors les morceaux de verre et entreprirent, tant bien que mal, de le recomposer. Le résultat évoque davantage une mosaïque qu’une scène biblique.


    Plus « récent », le collège de Winchester fut quant à lui fondé en 1382. Il accueillait à l’époque septante élus : aujourd’hui encore, le même nombre d’étudiants ont le privilège de recevoir une bourse. La visite des lieux me transporte à une autre époque, celle où les élèves prenaient leur repas sur de longues tables de bois, dans un réfectoire austère surplombé par l’estrade des maîtres. Celle où ils portaient de longues vestes noires, comme ce collégien pressé qui se hâte vers la grille de l’ancien cloître… Diable, aurions-nous remonté le temps ? Difficile à dire, dans cette cité…