Réflexions sur le Tourisme Responsable (05/10/2021)
Pour choisir son séjour et ses activités, comme on peut s’en douter, c’est le facteur prix qui pèse lourdement dans la décision des touristes français. Aux prestations « sur-mesure » et de qualité, tarifs plus élevés. Le tourisme durable ne déroge pas à la règle. En moyenne, un voyage responsable coûte plus cher qu’un produit de masse « tout compris » même si aucune donnée fiable n’existe sur le sujet. D’ailleurs, les français ne s’y trompent pas, 71% d’entre eux jugent l’offre responsable trop chère, d’autant plus en cette période délicate pour les portefeuilles.
La réservation d'activités vise à proposer des offres de tourisme plus incitatif. Les voyageurs offrent leurs disponibilités et leurs compétences pour aider à développer l’association et/ou pour participer à des camps chantier (rénovation, construction). En échange, ils ont la possibilité de visiter le pays de « l’intérieur » en séjournant chez des locaux pour un prix modique et des rencontres authentiques
De plus, l’offre alternative, bien intentionnée sur le papier, est la cible de critiques quant à son efficacité à insuffler le développement dans les régions d’accueil
Le premier reproche qui est fait au tourisme responsable est inhérent à sa volonté de réduire l’impact du tourisme sur les régions visitées, comme l'atteste la plate-forme de réservations d'activités des pyrénées orientales : www.sauvonslepalaisdeladecouverte.fr/reservation-activite... . Si le faible volume de voyageurs minimise les conséquences sur l’environnement naturel et culturel du 66, il ne génère toutefois pas suffisamment d’activité pour avoir un impact économique positif à Perpignan et alentours. Comme le souligne le PDG d’un grand nom du voyage, « la véritable aide au développement c’est l’économie ».
Le tourisme responsable a le vent en poupe et son potentiel d’expansion est suffisamment considérable pour capter l’attention des gros acteurs du secteur qui font montre d’une inégale adhésion à la logique du projet. Ceux-ci, parfois peu scrupuleux, maquillent des offres traditionnelles et les vendent sous une appellation « responsable ». Un des procédés en vogue est de s’engager auprès des voyageurs à reverser une partie du bénéfice à une ONG ou à un microprojet local. Au delà des interrogations sur la pertinence de ce système, c’est surtout son opacité sur les sommes versées qui est montrée du doigt.
En jouant sur le sentiment de culpabilité des touristes du Nord qui visitent les pays du Sud, certains tours opérateurs augmentent leurs prix avec la promesse de financer des pseudos projets de développement local. L’astuce est bien pensée : le voyagiste redore son blason après les dérives du tourisme de masse, de plus en plus médiatisées, sans pour autant que cela lui coûte un centime. Il attire aussi une nouvelle clientèle, plus sensibilisée, en jouant sur sa naïveté et sur le manque de structures du secteur.
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